Les effets secondaires d’une radiothérapie externe

Les effets secondaires d’une radiothérapie


Pourquoi des effets secondaires ?

La difficulté la plus importante liée à la radiothérapie vient du fait qu’en irradiant une tumeur, on ne peut pas éviter totalement d’irradier les tissus environnants.

Il y a donc un risque d’altération de cellules saines (c’est-à-dire non cancéreuses) situées à proximité de la zone qu’on souhaite traiter. Cependant, les cellules saines sont capables de se régénérer, à l’inverse des cellules de la tumeur.

Cette altération entraîne ce que l’on appelle les effets secondaires. Même si ces risques sont connus, ils n’en constituent pas moins des conséquences pénibles lorsqu’ils surviennent. Toutefois, les techniques de radiothérapie sont de plus en plus précises et permettent de réduire au maximum la survenue de ces effets secondaires.

On distingue les effets aigus et les effets tardifs.


Les effets aigus apparaissent pendant le traitement ou dans les jours qui suivent. Leur durée est variable allant de quelques jours à 2 ou 3 mois au maximum. Ils sont toujours réversibles.

Les effets tardifs apparaissent plus tard, en général 6 mois ou 1 an après la fin du traitement. Ils sont le plus souvent irréversibles. Sachez que la survenue d’effets tardifs n’est pas systématique. La plupart des effets tardifs sont mineurs et compatibles avec une bonne qualité de vie. Les progrès des techniques d’irradiation les ont rendus moins fréquents.

Les premiers sont appelés effets secondaires immédiats, aigus ou précoces. Les seconds sont appelés effets tardifs ou encore complications ou séquelles.

Les effets secondaires diffèrent largement d’une personne à l’autre selon la localisation et le volume irradié, la dose délivrée, la radiosensibilité individuelle du patient et son état général.

La tolérance du traitement dépend de la sensibilité de l’organe traité, du volume irradié, de la dose totale et de votre sensibilité propre. Si les trois premiers paramètres sont faciles à maîtriser, il est en revanche plus difficile de prévoir la réactivité de chaque personne.

 

Les effets secondaires généraux 


 

La fatigue

 

Dans le cas d'un traitement de radiothérapie, la fatigue est souvent provoquée par un accroissement d'énergie nécessaire à la réparation des tissus de la peau.

La découverte du cancer, l’appréhension des examens et des traitements, les déplacements quotidiens pour se rendre aux séances de radiothérapie, les traitements antérieurs (chirurgie ou chimiothérapie), une anémie, etc., provoquent souvent une fatigue physique et morale.

La fatigue a des répercussions importantes sur les activités quotidiennes, ainsi que sur la qualité de vie. Elle est à l’origine de sentiments d’impuissance, de détresse et parfois de dépression. C’est la raison pour laquelle elle doit être prise en charge dès qu’elle apparaît.

 

Les problèmes de fertilité

 

Il est formellement contre-indiqué de débuter une grossesse pendant une radiothérapie. En effet, les rayons risquent de provoquer des malformations du fœtus. Il est conseillé d’attendre au moins 18 mois après la fin du traitement.

Chez les femmes non ménopausées, une radiothérapie du bas-ventre perturbe le fonctionnement des ovaires : les règles s’arrêtent et la ménopause peut s’installer. Dans ce cas, en fonction du type de cancer gynécologique traité, le médecin peut prescrire un traitement hormonal substitutif qui permet de diminuer les effets secondaires de la ménopause.

Pour éviter ce risque, dans certains cas ou chez des patientes très jeunes, une technique chirurgicale permet de déplacer les ovaires avant le traitement pour les protéger des effets des rayons et préserver leur fonctionnement : on parle de transposition des ovaires.

Le médecin peut également vous proposer des solutions pour pallier les problèmes de fertilité provoqués par la radiothérapie :

- chez les adolescentes ou les jeunes femmes, il est possible de prélever des ovocytes avant le traitement et de les congeler en vue d’une grossesse ultérieure. On parle de conservation d’ovocytes. Cette possibilité doit être discutée avec le médecin.

- pour les hommes, il est conseillé de congeler du sperme avant une irradiation du corps entier ou de l’abdomen, comme lors d’un lymphome, d’une maladie de Hodgkin ou d’un cancer du testicule. Cette préservation du sperme se fait au Centre d’étude et de conservation du sperme (CECOS).

 

 

 

Une réaction inflammatoire

 

Un gonflement de la région irradiée (appelé œdème) peut apparaître en cours de traitement. Un œdème est lié à l’accumulation de lymphocytes et de liquide dans les tissus au niveau de la zone traitée. Il est le plus souvent modéré, persiste parfois après le traitement et disparaît au cours de l’année qui suit.

 

Des effets sur le sang

 

La plupart des radiothérapies n’entraînent pas d’effets sur les cellules du sang (globules rouges, globules blancs, plaquettes). Ils sont cependant possibles dans certains cas, par exemple lors d’une radiothérapie très large du thorax, de l’abdomen et du pelvis, ou en cas d’irradiation d’une partie importante de la moelle osseuse, là où se fabriquent les différents éléments du sang.

L’apparition inhabituelle de bleus ou de petites taches rouges ou mauves sur la peau (purpura), notamment au niveau des jambes, doit être signalée, car cela peut être lié à une diminution des plaquettes. Un examen médical et un traitement antibiotique peuvent alors être nécessaires.

 

Les effets secondaires spécifiques

 

Les effets secondaires spécifiques au niveau de la peau

 

Les rayons provoquent parfois des réactions au niveau de la peau. Après deux semaines de traitement, la réaction la plus fréquente est une rougeur de la peau au niveau de la zone irradiée. Cette rougeur, appelée érythème cutané, est semblable à un coup de soleil. Elle varie selon le type de peau. La peau se met ensuite à peler et la rougeur disparaît.

Les techniques actuelles ont beaucoup réduit la fréquence et la gravité de ces réactions qui dépendent du type de rayons utilisé et de la zone traitée. Ces réactions restent plus fréquentes lors d’irradiations au niveau des seins, de la tête et du cou.

 

Les effets secondaires spécifiques au niveau de la tête

 

Une radiothérapie au niveau de la tête ou du cerveau peut provoquer des maux de tête (céphalées), accompagnés parfois de nausées et de vomissements. Des médicaments adaptés, antalgiques, anti-œdémateux ou antiémétiques, peuvent être prescrits pour les soulager.

Une radiothérapie de la tête s’accompagne d’une chute des cheveux, des cils et des sourcils. On parle d’alopécie. Elle est souvent progressive et commence 15 jours à trois semaines après la première séance de radiothérapie. Elle peut être définitive ou temporaire en fonction de la dose reçue.

Lorsqu’elle est temporaire, les cheveux commencent à repousser environ huit semaines après la fin du traitement. Plusieurs mois sont nécessaires avant que les patients retrouvent leur ancienne chevelure. Parfois, la couleur des cheveux change.  

 

Les effets secondaires spécifiques au niveau du thorax

 

L’œsophage et la trachée peuvent être irrités lors d’une radiothérapie du thorax. Les patients peuvent être alors gênés pour manger et avaler. Cette gêne apparaît souvent après deux semaines de traitement. Une toux sèche (trachéite) est également possible.

 

Les effets secondaires spécifiques au niveau du ventre et du bas-ventre

 

Nausées et vomissements

 

L’irradiation de l’abdomen ou de la région du bassin peut irriter l’intestin, l’estomac ou le foie, provoquant des nausées ou des vomissements.

Ces troubles peuvent apparaître dès la première semaine de traitement et persister pendant toute sa durée. Les nausées commencent souvent le soir ou le lendemain de la séance. Elles n’entraînent pas forcément de vomissements et ne durent généralement pas plus de quelques jours.

Des médicaments contre les vomissements, appelés antiémétiques, peuvent être prescrits.

 

 

Les diarrhées

 

Une augmentation de la fréquence des selles (diarrhées) est également possible. Si les diarrhées persistent plus d’une journée ou si elles sont accompagnées de fièvre ou de vomissement : il y a risque de déshydratation, il faut alors rapidement consulter un médecin.

 

Des douleurs intestinales également comme des maux de ventre ou des contractions dans le bas-ventre peuvent apparaître. Des médicaments pour améliorer les problèmes de transit intestinal peuvent vous être prescrits. Il est recommandé de ne pas prendre ce type de médicaments sans avis médical.

 

 

Autres troubles

 

Une radiothérapie au niveau de la région pelvienne (jambes) peut également provoquer des effets secondaires comme :

-          des crises hémorroïdaires (sensation de tension et de brûlure à l'intérieur du canal anal);

 

-          une inflammation de la vessie (cystite). Une cystite entraîne une douleur et une envie fréquente d’uriner. Pour réduire ces troubles, il est recommandé de boire beaucoup d’eau et de prendre des médicaments pour soulager la douleur.

 

-          une inflammation du rectum (rectite), qui peut se manifester par des selles fractionnées, glaireuses, et parfois des traces de sang ou une inflammation de l’anus (anite).

 

 

-          une inflammation au niveau du vagin et des démangeaisons.

Les rapports sexuels

 

Lors d’une radiothérapie du bassin chez une femme, les rapports sexuels sont déconseillés : les muqueuses génitales sont irritées par les rayons, ce qui entraîne des douleurs pendant les rapports.

Chez un homme, des troubles de l’érection ou de l’éjaculation sont possibles, surtout en cas d’intervention chirurgicale associée.

 

Les effets secondaires tardifs

 

Des effets secondaires dits « tardifs » peuvent apparaître plusieurs mois après la fin du traitement, voire plus tard. On parle aussi de complications ou de séquelles.

 

 Ils apparaissent au niveau de la zone irradiée et peuvent être de plusieurs types :

 

-          une perte de souplesse de la peau, et/ou un œdème (gonflement lié à une accumulation de liquide au niveau de la zone traitée), surtout au niveau de la cicatrice s’il y a eu une chirurgie avant la radiothérapie.

 

-          des douleurs au niveau de la zone traitée et une inflammation des muqueuses (au niveau du côlon, du rectum, de la vessie, etc.) ; un avis médical spécialisé est alors nécessaire.

 

-          une couperose de la peau, qui apparaît 18 mois à deux ans après la fin de l’irradiation. On parle de télangiectasies. Ce sont des petits vaisseaux superficiels dilatés. Cet aspect de couperose est d’autant plus important que la zone irradiée est exposée au soleil. Il est donc fortement conseillé de ne pas s’exposer au soleil pendant la radiothérapie et l’année qui la suit.

 

-          une perte de salive (on parle d’hyposialie ou d’asialie) suite à une irradiation ORL (irradiation de la région tête et cou).

 

-          la perte définitive des cheveux.

 

-          en cas de cancers gynécologiques, les différents traitements (chirurgie, radiothérapie externe, curiethérapie) peuvent avoir des conséquences sur la sexualité liées à des muqueuses plus fragiles, une sécheresse vaginale accrue, une fibrose ou un rétrécissement vaginal. Le médecin peut proposer des crèmes, gels et lubrifiants locaux qui atténuent ces irritations localisées et diminuent ainsi la douleur lors des rapports sexuels.

 

 

Le risque de second cancer provoqué par une radiothérapie est une question qui préoccupe de nombreux patients (cancers radio-induits).  Bien que ce risque soit assez faible, (0,1 à 1 %), il arrive que le patient irradié développe une tumeur secondaire, à la suite du traitement d’un cancer par radiothérapie, des années voire des dizaines d’années plus tard à cause à l’affaiblissement de l’organisme suite au premier traitement.

Le risque d’apparition d’un second cancer dans la zone qui a été traitée par radiothérapie est extrêmement faible chez l’adulte. (Ce risque est plus important chez les enfants, ceux-ci étant plus sensibles aux rayons et en pleine période de croissance.)

 

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