Le déroulement type d'un traitement par radiothérapie
Introduction
La radiothérapie externe, qui est la plus connue et la plus utilisée, est un des types de radiothérapies dans laquelle la source de rayonnement est à l'extérieur du malade. Les appareils
les plus utilisés pour ce traitement sont les accélérateurs linéaires. Ils sont constitués d'un canon à électrons et d'un électro-aimant dont l'onde électromagnétique accélère les électrons dans
un tube où règne le vide, appelé section accélératrice. L'interposition d'une cible en tungstène génère des photons X.
Accélérateur linéaire doté d'un système d'imagerie embarqué.
Principe
Les radiations ionisantes telles que les rayons X coupent directement ou indirectement l'ADN des noyaux cellulaires, bloquant la division des cellules, qui meurent. Mais la
radiothérapie s'attaque aux cellules normales aussi bien qu'aux cellules tumorales, c'est pourquoi il est nécessaire de définir avec précision le champ d'irradiation ainsi plusieurs séances sont
effectuées : moulages, simulations… avant les injections ou radiations.
Il y a trois étapes essentielles dans la réalisation de tout traitement par radiations ionisantes : la détermination par le médecin spécialiste de la nécessité de faire cette irradiation, la préparation de celle-ci et enfin sa réalisation. L'ensemble de ces étapes dure de une à neuf semaines. Le radiothérapeute va déterminer avec précision et consigner par écrit les différentes caractéristiques du traitement proposé à son patient : c'est le plan de traitement.
Il est important de savoir qu'avant tout commencement d'un traitement par radiothérapie, le dossier du patient a été transmis au médecin radiothérapeute et son cas discuté et analysé.
Une première consultation consistera donc en un entretien avec le médecin afin de définir le traitement approprié par rapport au passé médical du patient.
Après accord du patient sur le traitement, les différentes étapes lui seront expliquées.
Préparation
Les moulages
Parfois, il est nécessaire de réaliser un système de contention permettant l'immobilisation parfaite du patient pendant la séance, un moulage du visage, une coquille en plastique pour le
corps, oreiller, etc… Une préparation en salle de moulage est alors demandée avant la séance de simulation. Il est important de demeurer parfaitement immobile lors des rayons
car le moindre mouvement provoque un envoie de rayon décalé de quelques millimètres qui peut alors avoir lieu sur une zone
saine.
La séance de planification ou
simulation.
La séance de planification ou simulation nécessite généralement 15 à 60 minutes.
La simulation est la première étape des soins qui est administrées. Les soins sont préparés grâce à un appareil appelé «simulateur» Le simulateur est un appareil de radiologie spécifique qui permet de planifier précisément le traitement du patient en simulant les paramètres de l'irradiation prévue, et d’en fixer les limites. Ce n'est donc pas un appareil de traitement.
Le technicien installe le patient en position sur une table et, avec le radiothérapeute et le physicien, détermine les régions qui doivent être traitées. Le radiothérapeute examine alors les régions proposées au traitement à l'aide d'un écran de télévision et adapte le traitement en fonction des besoins du patient. Une radiographie est enfin prise pour donner un cliché permanent de la région à traiter.
Donc la simulation se fait en deux étapes :
- la conception du traitement et la détermination du nombre de faisceaux et leur angulation, (soit à partir de la simple radioscopie, soit à partir d'un scanner dosimétrique).
- la matérialisation du traitement prévu : recherche de la position de traitement, dessins sur la peau pour repérage de la zone à irradier par les manipulateurs, photographies pour le dossier, radiographies pour le contrôle, enregistrement des caractéristiques chiffrées des faisceaux d'irradiation.
Planification 3D en vue de la préparation du traitement de radiothérapie.
Les marques
Une fois la simulation terminée, le technicien marque la région à traiter sur la peau du patient à l'aide d'un stylo feutre et fait quelques petits tatouages. Ces marques permettent au patient de se positionner avec précision sur la machine. Le technicien indique alors au patient combien de temps il devra conserver ces marques sur sa peau. Si un moulage en plastique est réalisé, les marques sont faites à l'encre sur la coquille et non sur la peau.
Les calculs
A cette étape, le technicien en radiothérapie et le physicien doivent réaliser les calculs nécessaires pour
planifier le traitement. Ces calculs peuvent nécessiter plusieurs heures ou plusieurs jours. Tous ces éléments permettent de mettre au point la technique qui sera produite pendant le traitement
et ainsi réaliser une dosimétrie précise, c’est-à-dire de déterminer exactement la dose d’irradiation qui est nécessaire dans la région à traiter.
Ce travail est réalisé par les médecins et les physiciens. Une fois le plan approuvé par le radiothérapeute, le traitement peut commencer.
Le traitement
Chaque séance de traitement dure environ 15 à 30 minutes : la plus grande partie de la séance est occupée à installer correctement le patient (position allongée sur une table type table de radiologie) ; les expositions aux radiations ne durent qu'environ 1 à 2 minutes. Lorsque tout sera prêt pour le traitement, les radiothérapeutes quitteront la salle et mettront l’appareil en marche. Le patient ne verra pas les rayonnements et ne les sentira pas. Le traitement lui-même est indolore. Il n’y aura personne d’autre que le patient dans la salle pendant le traitement, mais les radiothérapeutes observeront le patient sur un écran de télévision en circuit fermé et écouteront par un interphone. Ils pourraient revenir dans la salle de radiothérapie de temps à autre pour ajuster la position de l’appareil.
Le fractionnement (4 à 5 séances par semaine) pendant 3 à 7 semaines selon les cas est indispensable pour éviter les effets secondaires à long terme (séquelles).
Le contrôle
- Il existe plusieurs niveaux de contrôle :
- l’un automatisé, par le logiciel de gestion des dossiers techniques. Celui-ci permet l’enregistrement de tout le traitement à réaliser et la validation des séances au fur et à mesure qu’elles sont effectivement réalisées.
- l’autre manuel, par des clichés réalisés avec le rayonnement émis par l’accélérateur. Ces clichés sont comparés aux clichés pris au moment de la simulation et validés par le médecin s’ils sont conformes. Le bon positionnement de chaque faisceau est ainsi vérifié, parfois plusieurs fois, au cours du traitement.
- Enfin, le dernier est à l’étude : c’est la dosimétrie in vivo. Il s’agit d’un tout petit enregistreur (de 1 cm3 environ) placé à même la peau de la personne recevant le traitement qui relève la dose reçue lors d’une séance. On compare alors la dose prévue à la dose effectivement reçue.
Les résultats
Grâce à l'apparition des hautes énergies, les cancers dits autrefois incurables sont désormais bien guéris grâce à la radiothérapie.
Mais l'effet de la radiothérapie est souvent lent et différé par rapport aux séances délivrées.
Les différents oncologues spécialistes ont donc compris qu'ils devaient coopérer soit en se répartissant les zones à traiter soit en se succédant sur une même zone cancéreuse, d'où l'importance du staff multidisciplinaire (chirurgiens, radiothérapeutes, oncologues)
Ainsi, dans certains cancers, le radiothérapeute traite la tumeur primitive et le chirurgien les aires ganglionnaires ou vice versa. Pour d'autres, l'irradiation est effectuée avant ou après l'intervention chirurgicale. Chimiothérapeutes et radiothérapeutes peuvent également se succéder dans la séquence des événements thérapeutiques.
Parfois aussi, la radiothérapie est le seul traitement utilisé.
Toujours est-il qu'aujourd'hui, la radiothérapie contribue au traitement de près de 60% des cancers et en France près de 70 000 malades sont traités chaque année par cette technique.
Schéma simplifié du déroulement d’une radiothérapie.
